Extrait du journal

« Lorsque, le 7 mai, à 2 heures 20 du soir, j'émergeai avec mon sous-marin, j'aperçus une si grande quantité de cheminées et de mâts à l'horizon que je crus d'abord avoir devant moi toute une flotte. Ce n'est qu'en prenant ma jumelle que je constatai qu'il n'y avait qu'un seul steamer, mais ce steamer était de grande taille. Après avoir zigzagué, il prit une route qui était la route idéale pour nous servir de cible. J'avais, les jours précédents, tiré mes meilleures torpilles et il ne m'en restait plus que deux en bronze, qui n'étaient pas des meilleures. Quand nous fûmes à 700 mètres je donnai ordre d'en lancer une. Elle frappa le steamer et il y eut deux explosions une petite et ensuite une énorme. Comme nous avions replongé, je commandai à mon pilote, qui était un vieux capitaine de la marine marchande allemande, dé surveiller ce qui se passait. Il n'avait pas approché son œil du périscope qu'il s'écria Bon Dieu c'est le Lusitania l Je regardai à mon tour et vis le bateau qui sombrait avec une rapidité effrayante. Des hommes et des fernmes s'étaient jetés à l'eau, et tentaient de fuir à la liage. Je ne pouvais porter secours et ne doutais pas d'ailleurs que d'autres navires dans les parages, auraient le temps d'accourir. Je commandai donc de plonger plus bas à vingt mètres et de filer....