Extrait du journal

S'il en était autrement, nous verrions encore de nouvelles dispositions du traité de Versailles s'écrouler autour de nous, et cela au détriment de la sécurité de l'Europe et des intérêts de la France. Privée des Etats-Unis, la Ligue porterait au flanc une blessure qui ne tarderait pas à épuiser en elle les sources de la yie. Je n'hésite pas à dire que ce serait un grand malheur. Sans doute, il ne suffit pas d'une Société des nations, pour rendre à -jamais la guerre impossible, et le covenant lui-même prévoit et réglemente la guerre. Mais ce serait tout de., inême beaucoup pour le maintien de la paix qu'une institution permanente, devant laquelle les nations auraient pris l'habitude de porter leurs différends. Et puis, la Ligue est chargée de remplir une multitude d'offices très importants elle doit s'efforcer d'assurer dans le monde des conditions de travail équitables et humaines, de maintenir la liberté des communications et du transit, de prévenir et de combattre les épidémies, de contrôler le commerce des armes' et des munitions, les accords relatifs au trafic de l'opium, a la traite des ïenames 'et des enfants, que sais-je encore ? Mais surtout elle a, dans'l'exécu-' tion du traité, un rôle auquel rien" ne supplée. La Société des nations disparaissant, tout serait à reconstruire. On ne fait pas un pas dans les avenues du traité de Versailles, moins larges, hélas et moins lumineuses que celles du parc, sans voir, pendus aux divers articles, des écriteaux qui partent Adressez-vous à la Société des na. tions. »...