Extrait du journal

Déjà, nous avions vu, naguère, ^rùnetière proclamer la faillite de ta science. Et Il faut bien avouer .ju'il avait raison sur un point au ̃moins, à savoir le pouvoir évailélique de la science, la charte du bien qu'elle devait nous imposer it le progrès moral que certains enthousiasmes naïfs en atten(¡aient. Hélas la science n'a pas :rendu l'homme ni les groupements humains meilleurs et nous ae voyons chaque jour. Faute de cette .démonstration récente, on 'aurait pu, dès l'orig:ne de ces Illusions, déduire la même conclusion négative du fait, chaque jour prouvé, que les hommes de ]science, les professionnels de la chose scientifique ne valent moralement en moyenne ni plus ;ni moins que les autres homme Mais autre chose est de savoir 61 la science est *vraiment responsable de la présente crise. Que la science, en réalisant les machines et en favorisant leur multioli nation, ait fourni un aliment. à la surproduction, c est incontestable. Mais la surproduction n'est nullement. liée à la science. Si. par exemple, tous les pays où c'est possible se mettaient à cultiver uniquement le maïs, ou uniquement le café, ou uniquement la betterave, fût-ce par les moyens aratoires les plus .primitifs et les 'Moins scientifiques, il s'ensui%,rait inévitablement une surproduction de ces produits. La science n'est pas plus responsable, d'ailleurs, de la surproduction, même industrielle, qu'un bon cuisinier n'est responsable des indigestions que, par excès d'ingestion, peuvent se donner ses clients. Elle n'en est pas plus responsable que le constructeur d'une automobile n'est cause de l'accident que provoque son conducteur aviné. La Surproduction, si surproduction il y a et ce n'est pas prouvé, car les objets et denrées soi-disant surproduits font cruellement défaut à un grand nombre d'hommes n'a rien à voir avec la science. Elle est seulement l'effet d'un dérèglement, d'une anarchie, d'une inorganisation de la production. je devrais peut-être dire ou. de sa répartition. Vj-- 'C'est affaire de politique et non {le science. Il faut donc régler, organiser, répartir, équilibrer le travail humain et ses orientations. « Mais, s'écrient certains k égoïsmes timorés, que deviendra alors le plus sacré des biens, la liberté ? A cela, on peut répondre' que l'anarchie n'est pas moins éloignée de la liberté que la Servitude...