Extrait du journal

» Et dans quelles conditions sanitaires ces hommes, fatigués par une longue et pénible campagne de pêche, vont-ils faire la traversée ? Au plus mauvais moment de l'année, celui des grandes tempêtes d'automne ils vont traverser l'Océan sur un méchant bateau de cinquante tonneaux cinquante tonneaux, vous m'entendez bien, une barque, quqi et par-dessus le marché greé trop haut pour les gros temps. Quand j'aurai ajouté que ces bateaux sont vieux, usés, disjoints, qu'ils n'ont jamais, contrairement aux règlements maritimes, ni mats, ni voites de rechange et pas de ceintures de sauvetage ni de canots autres que les frêles doris » servant à la pêche, vous conviendrez avec moi que s'il est une chose surpreriante c'est que des sinistres du genre dé celui de l'Angler ne se produisent pas plus souvent. Quant aux conditions sanitaires, elles sont pires que tout ce qu'on pourrait imaginer. Dans la cale de ces bateaux, qui comportent quatorze à dix-huit hommes d'équipage, on en empile jusqu'à quatre-vingts! De la face d'un dormeur à la coucliette immédiatement supérieure, il y a trente centimètres, juste la place nécessaire à l'homme pour se glisser dans sa propre couchette. Quand je dis propre. Enfin, passons. » L'alimentation ? Une horreur, juste de quoi ne pas mourir de faim, et encore. Mais, monsieur le député,'la loi n'a-tslle donc prévu aucun contrôle des conditions d'embarquement, là-bas, à TerreYeuve, comme sur nos côtes continentales ? Si. Il y a des « capitaines visiteurs », nais les capitaines visiteurs s'en moquent et Is ferment les yeux....