Extrait du journal

Les tuberculeux sont une armée. Le regretté docteur P. Brouardel écrivait que la tuberculose fauchait en France 150.000 victimes par an, et comme, à cette guerre contre le bacille, on peut estimer,, comme dans l'autre, trois, quatre ou même cinq blessés pour un tué, pn peut dire qu'au moins un demi-mil¡ion d'êtres humains étaient atteints. Si la vie des tranchées a guéri un certain nombre, d'êtres, il w, est-> d'au très qui. y la terrible maladie, et surtout les prisonniers, tristes victimes des geôiés allemandes. Doubler la proportion des tuberculeux d'avant-guerre ne paraît donc pas excessif, si l'on y ajoute maints- civils ruinés, soumis à maintes privations et eux aussi pris par le mal. • Comment va-t-on nourrir, caserner, faire vivre ce million d'humains, beaucoup masculins, les faire évoluer ou trayailler en des sortes de camps de concentration ? Il y. a les sanatoria. Ces établissements nous venaient d'Allemagne et avaient fait fortune chez nous. à nos dépens, du reste, car nous envoyions ailleurs nos tuberculeux riches Ils ont donné parfois de bons résultats, mais parfois aussi, avec beaucoup d'argent, n'ont pas guéri leurs malades, ne leur ont nullement rendu leur faculté totale de travail et ont pu faire contaminer les malades les moins atteints par les plus atteints....