Extrait du journal

Plusieurs imprimeries qui opèrent entre la rue du Croissant et la rue Montmartre lui en fourniront le moyen peu coûteux. Pour vingt-cinq francs par jour, elles délivrent trois cents numéros du Constitutionnel ou de l'Opinion. Ces numéros ne contiennent, il est vrai, ni leaders éclatants, ni reportages sensationnels, ni même aucune information d'aucun génre ils sont faits de vieux matériaux de l'Almanach agricole ou de la Cuisinière bourgeoise, et, comme il convient à leur âge avancé, ne varient pas d'une ligne pendant les trois cunt soixante-cinq jours des années qui se poursuivent. Le public s'en console, puisqu'il les ignore, et les abonnés d'office, qui sont lès compagnies de chemins de fer et de navigation, les théâtres, les grands magasins et les banques, s'en réjouissent d'autant plus que le texte ne pourrait, varier que pour leur dire des choses qu'ils préfèrent ne pas entendre. En échange de ce service, qu'ils n'osent pas refuser, parce qu'il y a ries coulisses dans tous les théâtres et des'dessous discrets aux administrations les plus correctes, les destinataires sont naturellemént tenus aux charges d'une amicale réciprocité. Pour ses vingt-cinq francs par jour, le Constitutionnel reçoit i° Douze permis de circulation de chacnne des dix grandes compagnies de transport, permis couramment négociables à cent francs l'un dans l'autre, soit francs...