Extrait du journal

DUOtJ, 29 mai -,£'est un voyage inoubliable que le Maréchal vient de faire à travers les villes sinistrées de lEst. Nancy la première avait eu la joie d'accueillir le chef de l'Etat. Poussée par des milliers de poitrines, une ovation délirante a suivi le chef de l'Etat au fur et à mesure gue le cortège suivait les rues de la capitale de la Lorraine. II n'a quitté la ville que dimanche matin, après avoir reçu dans le saIon d'honneur de l'hôtel de ville inauguré par l'impératrice Eugénie 3 en 1866, les corps constitués de la capitale de la Lorraine et une délégation des anciens combattants de Verdun. Le chef de l'Etat va maintenant se diriger vers Epinal, la ville martyre des Vosges. Le cortège, une fois de plus, traverse des villages en fête, dont les habitants groupés devant la mairie ou l'école crient leur confiance et leur attachement au grand soldat. Tout annonce encore une de ces journées ardentes où Ion sent battre le coeur de la France Mais le ciel le ciel conquis hélas par les hommes n'a sans doute pas < renoncé ajouter un peu de drame 1 au voyage si pathétique entrepris < par le Maréchal. A quelques kilo- 1 mètres d'Epinal, en effet, on apprend que les sirènes viennent, par 1 sept fois, de pousser leur cri lugubre i «Il ne faut pas désespérer» C'est dans un petit village, à Golbey exactement, que le cortège s'arrête. Le Maréchal descend sussitôt de sa voiture et en souriant déclare à sa suite...