Extrait du journal

BERLIN, 6 octobre. J'ai eu des conversations prolongées, non seulement avec les personnalités de l'industrie, de la banque et de la diplomatie, mais aussi à deux reprises avec le chancelier. Je voudrais résumer en quelques phrases le point de vue des hommes responsables du gouvernement. Il va sans dire que je n'ai pas manqué de' réfuter et de corriger certaines dés opinions exprimées devant moi. Je ne parle pas de ce que j'ai dit moi-même en paroles, pas plus que je ne publie d'interview, car la seule chose qui importe en pareil cas, c'est la substance des idées et non les détails de l'entretien qui n'a qu'une valeur transitoire. Le gouvernement allemand, qui a succédé à celui de M. Cuno, considère, bien qu'il ne puisse pas l'exprimer assez librement, que la politique de la résistance passive au, traité de Versailles, telle qu'elle s'est manifestée dans la Ruhr, est une politique nuisible pour l'Allemagne et qui doit être abandonnée. Tout en étant obligé de tenir compte du besoin d'autorité dictatoriale, qui se manifeste dans le Reich, et qui est attribuable à la grande détresse du peuple, il faut canaliser ses aspirations à la dictature en concentrant des pouvoirs entre les mains d'hommes raisonnables, qui ne commettront pas la folie de détruire les traités ou de défier la France....