Extrait du journal

Il n'a rien cassé. Sa devise a été beaucoup de besogne et peu de bruit. Jamais la réclame n'a moins sévi rue Saint-Dominique. Tranquillement, dans son cabinet de travail, M. de Freycinet a démonté les rouages de notre organisation militaire, il les a examinés un à un et perfectionnés un à un. La méthode était bonne et elle a abouti. Le décret sur l'état-major général de l'armée est le complément* le dernier coup de pouce donné. Lisez le rapport au président de la République, c'est un pur chef-d'œuvre. C'est extraordinaire, le don de clarté que possède ce petit homme. Toutes les raisons qui militaient en faveur de la réformc sont indiquées et précisées en quelques lignes, et en même temps les fonctions du chef d'état-major général de l'armée sont limitées de façon à dissiper toutes les inquiétudes. Il n'est pas question de cette per-. manence dangereuse que quelques-uns voulaient établir et qui aurait fait du chef de l'état-major le maître de l'armée. Que le chef de l'état-major i soit le plus possible a l'abri des crises politiques, qu'on ne le considère plus comme devant suivre son chef dans la retraite, que chaque ministre arrivant rue Saint-Dominique ne se croie pas surtout obligé d'y introduire un homme à lui, 2'est parfait. Mais il n'aurait fallu à aucun prix aller plus loin et soustraire le chef d'état-major. à l'autorité du ministre de la guerre. Permanence désirable, oui, mais permanence légale, non....