Extrait du journal

Le musicien qui s'exprime de la sorte, à la huitième page de sa majestueuse préface des Lettres intimes d'Hector Berlioz, en 1882, c'est Gounod, sexagénaire, évoquant sa lointaine jeunesse qui trompait clandestinement l'ennui mortel d'un cours.en découvrant la parole des maîtres. La salle complice où se faisaient ces émouvantes répétitions n'était autre que la « grande salle des concerts du Conservatoire », ou plutôt, selon le mot heureux d'un vieil abonné, « la petite salle où l'on fait de la grande musique », le sanctuaire menacé d'une démolition prochaine, en 1910, mais qui n'en demeure pas moins, en 1939, le cadre et l'incomparable écrin du plus complètement beau de nos orchestres parisiens....