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Le Mot d’ordre, 19 mars 1891

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Le Mot d’ordre
19 mars 1891


Extrait du journal

Cependant, montant le faubourg dépavé qui déjà prenait des airs de citadelle, un cercueil, derrière lequel tout ce que Paris renfermait de citoyens vaillants, d’inconnus héroïques et de patriotes célèbres, allait porter au PèreLachaise la dépouille ramenée de Bordeaux du fils du plus illustre des Français, et devant le fils de Victor Hugo mort, les pavés se rangeaient, les barricades s’ouvraient et les gardes nationaux présentaient les armes, les clairons sonnant aux champs, les tambours roulant funèbrement. Paris s’interrompait de faire la révolution pour saluer un mort : toute la grande ville, avec ses farouches colères et ses sensibilités bonnes, est dans ce contraste. Osez donc, après cela, chasser l’antithèse des livres; vous la retrouverez toujours dans la vie....
Le Mot d'ordre (1877-1922)

À propos

Le Mot d’ordre, initialement paru pendant et après la Commune, est un quotidien repris temporairement en 1877 par le journal La Marseillaise, avant de le remplacer définitivement en novembre 1879 sous la direction de Valentin Simond. Y collaborent de nombreux journalistes et écrivains comme Edmond Lepelletier, Francis Enne ou Léon Cladel.

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