Extrait du journal

PARIS, G juin. Nous n’essaierons pas de retracer les scènes sanglantes d’une journée qui sera comptée parmi les jours néfastes de notre histoire. Assez de récifs viendront constater le deuil des familles et les malheurs de la patrie : tout est fini; Paris est, ce soir, morne et silencieux. L’autorité elle-même ne connaît peut-être pas encore toutes les pertes de cette journée, pertes funestes, irréparables, de quelque côté quelles elles aient été éprouvées : car ce sont des Français immolés par des compatriotes. Nous mettons sous les yeux de nos lecteurs les versions publiées par quelques journaux du soir; nous répéterons demain celle du Moniteur, mais sans les discuter, sans y mêler les tristes réflexions qui nous oppressent. Notre position est changée. Les scellés ont été mis sur les presses de trois journaux, et ils ont reçu l’in jonction de cesser de paraître. Une descente de troupe a ou lieu au IÇational pour arrêter M. Carrel cl saisir ce journal; le Journal du...