Extrait du journal

VINAIGRES FACTICES. Troyes, le 13 octobre 1855. À MM. les Sous-Préfets et Maires du département. Messieurs, la pénurie et la cherté du vin ont porté beau coup de fabricants a remplacer le vinaigre de vin par d’autres substances, telles que l’acide acétique que l’on obtient par la fermentation d’un grand nombre de liqueurs alcooliques, et l'acide pyroligneux provenant de la distillation du bois. Il y a aujourd hui plusieurs recettes pour produire des vi naigres factices, c’est-à-dire sans vin. L’administration n’a pas à s'opposer à ers innovations, lorsqu’il est bien constaté qu’elles ne sont pas de nature à compromettre la santé des consommateurs. Ce que la loi proscrit, c’est la fraude, et il est du devoir de l’autorité de veiller à ce que la confiance ne soit pas trompée par des sub stitutions dissimulées, ou par des mélanges ayant pour con séquence d'affaiblir la qualité de la marchandise vendue. Je vous invite, Messieurs, à prévenir les fabricants et marchands des peines auxquelles ils s'exposeraient en ven dant pour du vinaigre de vin des vinaigres fabriques avec des substances autres que le vin, ou en livrant des vinaigres de vin affaiblis pour du vin.iigic pur. Cette dernière fraude consiste dans le mélange d’une partie de vinaigre de vin avec une ou deux parties d'eau et l’addition de deux ou trois centièmes de sel marin, qui donnent au mélange la densité du vinaigre naturel et la faculté de se conserver. Vous ne devez pas hésiter à déférer aux tribunaux les délits de l’une ou l’autre espèce qui vous seraient signalés, pour qu’ils soient poursuivis par application de la loi des 27 mars — 1er avril 1851, ou, au besoin, de celle du 5 mai 1855. Recevez, Messieurs, etc. Le Préfet, A. Bélurget de Grandville. Nous trouvons dans Le Napoléonien du 27 octobre, de nouveaux détails sur l'accident du chemin de fer de Lyon dont nous avons parlé dans notre dernier numéro ; ■ Le public s inquiète à bon droit de la fréquence des accidents de chemins de fer. Ces malheurs répétés éveillent au plus haut point la sollicitude de l'administration su périeure, et l'Empereur lui-même a voulu être saisi de celle grave question. » On était encore sous l’émotion profonde causée par la catastrophe de dimanche dernier, auprès de Montereau, sur la ligne de Lyon, lorsqu’un nouveau sinistre, moins grave sans doute, mais toujours très déplorable, est signalé aux environs d Yvelot, sur la ligne du Hàvre. » Jusqu’à ce jour, nous n’avions eu que des détails fort incomplets au sujet du premier de ces accidents, qui touche de près à nos localités, et où la ville de Troyes compte au moins une victime. Aussi, nous nous empressons d'extraire...