Extrait du journal

dans le débat de l’asphyxie, ses mains ces sèrent de s’attacher au rocher, ses bras se tordirent, se levèrent désespérément... et puis ce fut un grand silence. Lui aussi, comme Véline, était mort, e le Ilot roulait un second cadavre. Cette agonie, qui avait paru un siècle au malheureux, n’avait pas duré une heure. XII Marcelle venait de reposer sa tête sur les grands oreillers blancs, et son regard pro fond et pensif allait du berceau de sa fille au crucifix d’ivoire suspendu, en face, sur la muraille. Depuis la veille, elle connaissait la mort du prince Zinesko. La vague, après avoir roulé le cadavre, l’avait dépose sur une plage de sable tout à fait à la pointe du cap Frénel. Tous les journaux relataient et commentaient cette fin tragique. Tous dé ploraient la mort de ce gentilhomme aux manières exquises. Marcelle avait lu; et puis elle avait prié pour celui qui l’avait fait tant souffrir, et qui était mort, hélas 1 sans l’absolution du prêtre. « Mon Dieu! avait-elle murmuré, pardonnez-lui comme je lui pardonne. » Mais le saisissement avait augmenté son mal; maintenant, elle ne quittait plus son lit. Elle pensait qu’elle en avait encore pour une ou deux semaines à voir les choses de la terre ; et, à mesure qu’approchait la lutte finale, plus courageuse que jamais, elle ne voulait même pas avoir l’air de souffrir. Elle se raidissait pour demeurer stoïque. Si les potions ne parvenaient pas à atténuer son martyre : — Ah! rien ne me soulage, disait-elle doucement; eh bien, patience ! Et le père et l’ami se sentaient pénétrés d’admiration pour cet être d’élite, qui n’a vait pas encore vingt ans, et qui s’en allait...