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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine, 5 octobre 1855

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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine
5 octobre 1855


Extrait du journal

FEUILLETON DU PETIT COURRIER. UNE HISTOIRE DE PENDU. I. Avant que le célèbre médecin Junker fût établi à Halle où il se fit, dans la science, une réputation si méritée, sa pauvreté l’avait obligé d’aller habiter dans une toute petite ville, où, comme le dit une expression de ménage, consacrée, il faisait moins cher •vivre que dans les hautes résidences. A celte époque, il s’occupait d’anatomie avec l’ardeur qu’il mettait à toutes ses études ; mais les occasions d’expérimenter ^'arrivaient guère. L’air du pays était bon, la campagne riante, jes habitants travailleurs et gais, et si, parmi eux, quelqu’un defenau malade, Junker arrivait bien vite, et, Dieu aidant, il gué,'lisait soi} monde. Situation heureuse pour un honnête homme oui comprend le bonheur de faire du bien! Triste situation pour un docteuT qui a besoin d’additionner des visites 1 Une fois, cependant, il lui arriva une bonne fortune, une bonne fortune anatomit,’116’.?^'11 s’empresser de dire, car, à ce sujet, tout le petit pays qu" " aimait lut Ircs-affligé d’un spectacle dont les suites étaient venues, f°ut a coup, en,aide à la jeune science du médecin. Sans que l’on donne ici plus de details, Junker venait de se procurer le corps d'un criminel qu’on avait pendu la veille. Au moment où il rentrait au logis, accompagnant le fardeau qu’il fit transporter secrètement et avec le pieux respect qu’on doit à ceux que Dieu appelle à lui, — fut ce même en laissant agir la justice des hommes, — ne voulant ni troubler les gens de la mai son dont il était devenu le commensal, ni le serviteur qu’on avait mis à ses ordres, il fit déposer son mort, soigneusement recou vert, dans un cabinet attenant à son appartement. Il demanda ensuite son souper comme si de rien n’était, et parce que, après tout, il lui fallait prendre des forces pour se livrer à son travail nocturne, il atteignit dans une vieille ariTtoire une large bouteille de rhum, dont il se versa à deux re prises ; puis, afin d'être plutôt à lui-même, il envoya se coucher lt vieux domestique qui le servait, sans vouloir que le couvert fûâôté. . 1. ‘ A ce moment, la nuit était fort noire, et avant de passer dans fou cabinet, accoudé près de la lampe, le docteur prit un livre et...

À propos

En 1841, Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine prend temps la suite de la Feuille d'affiches, petite gazette spécialisée dans les annonces et les avis divers du village de Bar-sur-Seine, dans l'Aube. Devenu titre hebdomadaire – puis bihebdomadaire à partide de 1885 –, le journal disparaîtra en 1916.

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