Extrait du journal

Après avoir séjourné non seulement dans notre , capitale, mais dans nos pro vinces, un voyageur anglais qui1 connais» sait aussi bien notre littérature que notre langue et qui s'était intéressé aux mœurs des habitants de là France au tant qu'aux monuments de son histoire me disait : « Vous étiez pour mol, quand j'étudiais à Oxford, le pays de Napoléon. Maintenant que je vous con nais, je sais que vous êtes surtout ie pays de Jean de La Fontaine »: Je crois ie mot très juste. Si l'on veut chercher dans un livre la. philosophie du peuple français, ce sont les fables de La Fon taine qu'il faut ouvrir. Il a paru depuis quelques années, chez nous, de nombreux volumes où d'émlments spécialistes expliquant la crise qu'ils ont oublié d'annoncer, où des théoriciens audacieux; faisant table rase du présent, dressent les plans de la Cité future. Aucune de ces œuvres d'exégetes, de thaumaturges ou de prophètes, qui mêlent si bizarrement la technique et le messianisme, n'a conquis la faveur du public. C'est que l'immense majorité du peuple français n'attend pas de miracle et reste persuadé, avec La Fontaine — et avec M. Doumergue — que patience et'longueur de temps font plus que. force ni que rage. Pourvu que les hommes qui ont as sumé, à une heure difficile, la tâche de gouverner assurent l'ordre, la sécurité, la justice, le pays les tiendra quittes -du reste. / Monsieur de La Palisse....