Extrait du journal

©OO: \ par Sa R®C©UE IL était1 écrit que la France toucherait encore le fond de la .souffrance humaine et nationale; Le premier anniversaire de " l'armistice à peine passé, une suspension d'armes nous i est imposée en Syrie sous le poids écrasant des effectifs et du maté riel britanniques. Mais il était également écrit que, moins d'un an après une affreuse défaite, la France aurait l'occasion d'attester sa valeur morale et militaire. La preuve demeurera, suivie le jour venu de toutes ses/ conséquences, que l'Angleterre a lancé contre notre petite armée du Levant, livrée à ses seuls moyens, coupée de tout ravitaille; ment et de tout renfort, une armée quatre fois plus puissante par J'effectif, incomparablement plus puissante par le matériel. D'après les calculs de ceux qui voulurent être nos adversaires, le succès devait être immédiat sous le flot des assaillants, grâce . à la dissidence de nos troupes et des populations^ D'après les don nées mathématiques du problème, notre résistance ne pouvait;.se prolonger plus d'une semaine. : Or, les augures de* Londres se sont trompés, les Gaulle et . Çatroux — mercenaires de la Cité, traîtres à la patrie — ont ■ menti ; l'arithmétique elle-même a fait faillite. Il a fallu plus d'un mois non pour avoir raison de la fidélité, de la bravoure françaises, l'une et l'autre restées intactes, mais pour resserrer autour d'une poignée de héros le filet d'acier dont nul ne nous a aidés à traverser les mailles, contre lequel nous avons été seuls à nous défendre. Les événements passagers ne sauraient prévaloir contre la nature des choses. Les avantages remportés par la Grande-'Bretagne ne compteront pas devant l'Histoire, à côté de l'échec d'une tentative de mutinerie et la farouche sévérité d'une résistance chevaleresque. ; ; La France a démontré son droit et son devoir de se main tenir Nation de premier rang. Les soldats, les marins, les avia teurs du général Dentz ont été les instruments glorieux de ce témoignage salutaire. Le caractère infâme de la réponse, faite à notre demande de suspension d'armes les haussera aux som mets immortels d'un gigantesque Sidi-Brahim....