Extrait du journal

. Voilà huit jours que la crise dure. C'est beaucoup. Le public commence à trouver que c'est trop. Il ne rend encore personne responsable de cette lenteur. Mais il est d'avis qu'elle est mauvaise pour nps affaire? intérieures, détestable pour nos affaires extérieures. Le pays est tranquille; il veut l'apaise ment, l'union qui donnent la puissance .Pour quoi, devant la manifestation des sentiments de tous, a-t-il été impossible jusqu'ici de former un ministère ? Il est certain que la constitution des partis à la Chambre ne répond point auxidées et aux besoins du suffrage universel. Mais c'est un mal nécessaire, tant que les élections- générales n'auront pas rétabli la vérité politique et mis à leur place réelle les contingents parlementaires. Dans ces conditions difficiles, le ministère Freycinet était le" seul qui fût viable ou du moins capable de durer jusqu'à l'expiration de la législature. . M. Carnot a perdu une belle occasion de le comprendre en ne refusant pas une démission conforme aux derniers votes, mais sur les quels la Chambre aurait dû revenir & moins de courir sottement au devant d'une disso lution. Le 'président de la République a comme toujours préféré .la temporisation aux déci sions promptes ; mais pour gagner du temps il en a perdu ; car il a laissé s'éparpiller les forces qu'il avait sous la main. Il a manqué de coup d'œil et de ' prévision. Il est nécessaire qu'il se hâte d'effacer le fâcheux effet de sa faute, avant qu'elle soit irréparable. Les hommes de l'ancien cabinet, pris un à...