Extrait du journal

—Vous ne répondez pas, ■ dit-elle inquièteIl crut se sauver par une réponse évasive. — Je vous demande pardon de vous avoir fait pleurer, dit-il, et j'en suis bien heureux, aujourd'hui puisque c'était là preuve qua vous m'aviez distingué~entre tous... Elle sourit. . Mais ce n'était pas cela qu'elle eût voulu entendre.., Elle le considéra une seconde. ' Un doute peut-être, — rapide, fugitif,— ve« nait de germer dans son âme. ^ Il lui offrit son bras. Ils disparurent dan3 le.bal. < Elle lui disait à voix basse depuis combien de temps elle l'aimait, et comment elle l'avait aimé. ' Elle ouvrait son cœur avec une naïveté charmante.' Et elle était si jolie, disant tout cela, que ^vraiment Laurent ne pouvait s'empêcher de l'admirer et d'être ému. C'était le bonheur, pourtant, qui était là, auprès de lui, qu'il touchait du doigt pour ainsi dire, s'il l'avait aimée, cette enfant f Pourquoi fallait-il qu'il ne l'aimât pas? Certes, elle avait : dû inspirer bien des amours çuitour d'elle, cotte jolie fille, et il arrivait, par une fatalité douloureuse, que celui qu'elle avait choisi ne pouvait l'aimer 1 Il aurait bien des envieux, cette union lui créerait des jaloux et des ennemis. _ Et il pensait à ce qu'eût été son mariage avec Marie-Rose, une cérémonie bien modeste à laquelle ne fussent venus que des amis, et sur laquelle" le bonheur, complet cette fois, eût mis des raypnnements....