Extrait du journal

Casablanca En haut, à gauche : la place de France ; à droite les deux grues « Titan ». En bas, â gauche : lu Arcades ; à droite : b nouvelle ville indigène générale, et que le resserrement du crédit des banques a, un moment, précipitée. Mais le « Patron » a l'œil, et la période critique est maintenant passée. L'année, sans être excellente, a été bonne. Le Ma roc se « normalise ». Une ou deux belles récoltes : il n'en faudra pas davantage pour que tout aille très bien. » Le a Patron »... Plusieurs fois, dans la conversa tion, le mot « Patron » est venu à la bouche de mon interlocuteur, et je n'ai pas eu de peine à l'enten dre. Le « Patron », au Maroc, c'est le Maréchal, car on ne connaît ici qu'un maréchal. Chacun en parle familièrement. Tout le monde le connaît et il con naît tout le monde. D'où, à la lon gue, une honnêteté dans les rap^ ports qui facilite singulièrement les choses? ,.-v -v « C'est un diable d'homme, continue-t-il. Nous n'avons pas tou jours été d'accord. Dame, , chacun a ses idées. Mais, à tout prendre, et quand on voit les résultats, on esf bien contraint d'avouer que presque toujours il a eu raison." Il a eu même tellement raison que je; suis persuadé, et nous sommes tous persuades que, sans lui, nous en se rions encore aux tâtonnements-de la première heure. » Puis, après un court silence, et avec un bon sourire : — Ah ! c'est un fameux la pin 1 » Dans sa bouche, ce « lapin » était un tel éloge, que j'ai noté cet te parole, éloge parfaitement digne d'un maréchal de France. ... Il était tard quand nous quit tâmes le fumoir sans même avoir ouvert la boîte de jacquet qui de vait occuper nos loisirs. . Devant la cité blanche , ... Voici l'aube. Je metsx le nez au hublot. Notre bateau entïie dans le port. Encadré par les bras im-, messes de ses digues, c'est un beau lac tranquille et bleu où se mirent les grands vapeurs noirs ou rouges de minium. A l'appel de notre sirène, les...