Extrait du journal

pendant, les impressions que je reçus furent assez nettes pour être perçues par mon cer veau... s , « Oh I je n'oublierai jamais — jamais ! — cette scène angoissante, affreuse, tragique, dont je fus à la fois le spectateur et le sujet principal, pareil aux léthargiques qui assis tent à leur propre enterrement. « D’abord, celui que l’on appelait « docteur » allant à la fenêtre, puis revenant à mon lit. où je gisais cloué par une sorte de paralysie incomplète, qui laissait ma pensée libre et mon entendement clair, et m’empêchait de bouger, de crier, de me défendre... « Ensuite, 11 sa pencha sur moi... Je le re connus... Mon angoisse devint de l’épou vante I... C'était lui !... Lui, Vérilleux !... « Je voulus crier... Impossible !... * Je décuplai mon effort... Inutile 1... * « Il me semblait que j’étais enseveli dans un manteau de plomb... dans un cercueil ! J’éprouvais l’horrible sensation d’être enterré vivant. « En même temps, une pénétrante odeur de chloroforme monte dans mes narines... Je le vois, lui, tenant un flacon tout contre mon visage. « Un bourdonnement emplit mes oreilles qui tintent... Mes bras deviennent lourds... Tout mou corps s'engourdit... « Et un instant après, quelques gouttes d'une liqueur amère, corrodante, au parfum de champignon vénéneux, tombent sur mes lèvres... « A partir de cette minute je ne me rap pelle plus rien. L’anestésique produisait son effet... » — Et c’est ce qui vous a vraisemblablement sauvé, déclara à ces mots le capitaine Fa brice. — Je le crois. — Dans votre bouche inerte, le poison a mal cheminé... La plus grande partie n’est pas arrivée à l’estomac, et le contre-poison a...