Extrait du journal

PETITE GAZETTE R1MÉE La Question du Gaz De gaz et d’électricité — Sait-on au juste où l’on nous mène ? On a longuement discuté Toute cette semaine. La solution, à mon avis. Sera, certes, la. bienvenue : Nous serons vraiment tous ravis Si le gaz diminue ! Chasser la nuit : ce serait bien ! Plus de tnomeut crépusculaire ! Ah ! quelque jour, pour presque rien Il faut que l’on s’éclaire. Que le gaz brille avec éclat. Et que l’obscurité s’effare ! Chasser les ténèbres : voilà L’œuvre qui se prépare I Le dix-neuvième siècle aura Ses vieilles gloires coutumières : C’est le vingtième qui sera Le siècle des lumières ! Dans les quartiers les plus déserts Qui donnent du travail aux juges, Que le gaz brille ! Ils ont des airs, Des airs de bois de Gages ! Les voleurs, ennemis du gaz — La prudence le leur conseille — Diront ; — On ne pont plus, hélas f Travailler à Marseille I Qu’on éclaire tous les sommets. . Que de becs de gaz on les pare ; Que le Château-d’It désormais Brille au loin comme un phare ! Ah ! plaignons nos pauvres aïeux. Et, satisfait, qu’on se rappelle Qu’ils ne pouvaient s'éclairer mieux Qu'avec de la chandelle 1 Que le gaz jette sa clarté Jusqu’au bout le long de nos côtes : Chassons, par l’électricité. Le mystère des grottes I Faisons la lumière partout 1 nouveau #*w4 là U tfich» i Dissipons «nlin la nun ... La trahison se cache ! Ah ! si pénétrant leurs secrets On pouvait dans les cœurs obliques Faire pénétrer — quel progrès 1 — Les rayons électriques ! Chassons, ô vieille Humanité, Les obscurités donUtu souffres : Des rayons de la vérité Eclairons tous les gouffres ! Jetons-lcs ces rayons vainqueurs Dans nos lois, nos mœurs et nos codes : Plus de nuit louche dans les cœurs, Bien que des clartés d'aubes ! Qu’on éclaire tous les chemins : Chassons l'horreur des nuits funèbres ; De tous les carrefours humaine Dissipons les ténèbres I Soleil, jusqu’ici ta clarté Enveloppait la terre et l’onde ! A ton tour, électricité, D'illuminer le monde l Pourvn- que le bon Dieu — qui sait ? — Ce serait pourtant un désastre, Ne dise pas, un peu vexé : — Si j’éteignais mon astre ? XAVIER MAUNIER....