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Le Petit Marseillais, 7 octobre 1892

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Le Petit Marseillais
7 octobre 1892


Extrait du journal

Flotte Italienne et Flotte Française Il y a quelque temps un patriote ita lien qui était en même temps un écri vain militaire distingué publiait sur la marine de son pays un livre qui fit grand bruit. C’était à l’époque où les grands cuirassés italiens du type de Yltalia ve naient d’entrer en service et de produire chez toutes les marines de l’Europe une certaine stupéfaction mêlée d’admiration; on voyait avec étonnement une nation qui la veille encore, n’avait point de marine, atteindre d’un seul coup, au premier rang, sinon par la quantité du moins par la puissance de ses unités de tombât. L’auteur de « l’Italie sur mer » crut devoir nous apprendre que l’effort colos sal de son pays avait bien eu pour ré sultat d’improviser une marine dont les vaisseaux pouvaient faire bonne figure sur une rade à côté des plus beaux vais seaux anglais, français ou allemands, mais que la valeur militaire de ceux-là était encore loin d’égaler la valeur de ceux-ci pour une infinité de raisons qu’il exposait avec beaucoup de logique et de vraisemblance. Il nous souvient même qu’examinant un à un les nouveaux cui rassés italiens, à commencer par Yltalia, il en montrait les côtés faibles avec une précision et une compétence bien faites pour impressionner ceux-là mêmes qui auraient été tentés de suivre la marine italienne dans la voie où elle venait de s’engager. Et de fait l’Italie, avec ses cuirassés monstres et ses canons de 110 tonnes a eu peu d’imitateurs ; l’Angleterre,il est vrai, a construit des vaisseaux do 14.000 ton nes, mais les hommes les plus autorisés de la marine britannique sont loin d’être unanimes pour approuver ces nouveaux types, et, depuis leur mise en chantier, un revirement très sensible s’est produit dans l’opinion publique de l’autre côté de la Manche. Quoi qu’il en soit du type de Yltalia et de celui du Royal-Sovereign, l’écrivain italien dont nous par lons n’avait pas uniquement pour but de | rendre hommage aux mai lues èù augi> j res et de les rassurer sur l’avenir en leur montrant que la puissance des vais seaux italiens était plus apparente que i réelle ; il voulait démontrer à son pays que les armées de mer s’improvisent encore moins que les armées de terre et que pour avoir une marine forte il ne suffit pas de dépenser beaucoup de mil lions, alors surtout que les caisses de l’Etat n’ont pas des millions de reste ct que l’effort désespéré fait à un moment donné menace de s’arrêter soudain, faute d’argent. Il voulait aussi leur dé montrer que la valeur du matériel naval ne saurait être tout dans une guerre et et qu’il faut aussi compter avec la valeur du personnel ; or, ce personnel ne se forme qu’à la longue, et, chaque nation, suivant sa position géographique, ses mœurs, ses besoins, l’étendue de ses côtes, le recrute plus ou moins aisé ment. C’est dire qu’à ce point de vue la France est la nation placée dans les meilleures conditions pour le recrute ment de son armée de mer. Aussi, après réflexion, l’opinion publi que en France a compris bien vite que si notre marine militaire avait besoin de...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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