Extrait du journal

Louise ne revoyait plus Urbain. Celui-ci no voulait pas se mettre en révolte ouverte contre son père. Mais les deux jeunes gens s’écrivaient. Il était convenu, ensemble, qu’ils mettraient leurs lettres dans le creux d’un vieux chêne tout bossué, tout mal bâti, qui se trouvait à mi-chemin entre le Clos des Noyers et la route. Trois fois par semaine, il sy trouvait une lettre d’Urbain, Trois fois par semaine, Louise y glissait, en le haussant, un billet. Mais il y a un bon Dieu pour les amoureux. 11 arrivait souvent que, à la même heure, à la même minute, la main de Louise et la main d’Urbain se rencontraient dans le creux du vieux chêne, au moment où elles y déposaient les lettres pleines de tendresse et pleines de rêves. Alors, les jeunes gens restaient quelques Instants l’un auprès de l’autre. Ils se redisaient, les yeux dans les yeux, et Fouille contre souille, ce que contenaient leurs lettres. Et Urbain la voyant pâlie, attristée, malgré tout : — Ne désespérez pas, Louise... mon père est bon... Mais elle secouait la tête. — Hélas !... quel que soit notre sort, je vous Rime et je n’aimerai jamais que vous... — Et moi aussi, je vous le jure, Louise, je n’aurai jamais d’autre femme que vous... ce n’est point là une promesse banale... Et si je vous le dis, c’est que, je le répète, je n’ai pas perdu tout espoir... Lorsque mon père me yerva très malheureux, il cédera, Louise D en «Joutez pas, U cédera. .- 1 -...