Extrait du journal

vous aime, Paula, je vous jure que je vous aime. Et Roger s’agenouillait aux pieds de la jeune fllû dont il cherchait à prendre les mains et qui s’était levée dans un brusque mouvement. -- Oui, je vous aime et je vous ai tou jours aimée, reprit Roger avec un accent vibrant de passion. J’avais pu croire quo votre souvenir, qui s’imposait à ma pensée et que J’essayais de chasser, iVétait évoqué que par mes remords et que j’oublierais enfin; mais en revoyant tantôt votre doux visage, naguère si rayonnant de grâce et de beauté, pâli maintenant par la douleur, vos yeux si charmants et si purs assombris et creusés par les larmes que j’avais fait verser, une révolution s’est faite en moi. Toute l’horreur de mon crime m’est appa rue. Tout mon être s’est révolté. Et J’ai compris quo Je n’aimais, que Je n'aimerais jamais que vous. — Taisez-vous ! Taisez-vous, s’écria la Jeune fille. Vous êtes l’époux de Louise, do ma sœur et Je «commettrais une nouvelle faute en vous écoutant davantage. — Oui, Je suis son mari, dit Roger, mais cette^Ffllon contractée sous l’empire d’uno loi qui 11’est pas sans appel n’a pas été bé nie par l’église, et je romprai cetteunion!... Votre sœur est ma femme devant les hom mes, elle ne le sera Jamais devant Dieu ! jamais ! jamais !... — Et si elle vous aime t... — Elle a fait, ainsi que moi, un mariage de convenance et de raison. Elle me con naissait, lors de nos fiançailles, depuis un mois à peine. — A-t-il fallu plus de-temps que cela pour...