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Le Petit Marseillais, 10 juin 1916

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Le Petit Marseillais
10 juin 1916


Extrait du journal

L'OFFENSIVE RUSSE ET L'ENSEMBLE DES OPERATIONS Londres, 9 juin. Le colonel Rcpington écrit dans le Times : Ceux qui ont suivi de près la marche des récents événements, ne sont nullement sur pris d’apprendre que les armées russes so sont de nouveau mises en mouvement et que les Alliés refusent de laisser plus longtemps l’ini tiative des opérations aux Allemands. Nous pouvions nous permettre, les Russes et nous, d’attendre dans un sens purement militaire, le moment où les millions de fusils et les mil liers de canons en fabrication auraient été livrés, mais nous ne pouvions pas demeurer insensibles au fait que nos allies français et italiens supportent en ce moment tout Je poids de la guerre, et que c’est seulement à Verdun et dans le Trentin que la campagne est sé rieusement menée. Le devoir manifeste de l’Angleterre et de la Russie est de venir en aide à leurs alliés par tous les moyens dont elles disposent, et d’em pêcher tout au moins que les ennemis puis sent retirer de nos fronts respectifs d’autres troupes au profit des opérations qui se livrent à Verdun et dans le Trentin. Les positions al lemandes dominant les nôtres et l’artillerie ennemie devenant de plus en plus efficace, leurs succès locaux sur le front anglais s'ex pliquent. Ils semblent avoir pour objet dg dé ranger nos plans, et n'ont pas été poursuivis an delà des premiers objectifs. Les mêmes tentatives furent faites en avril 1915, sans plus de succès. Il est peu probable que celles-ci at teignent leur but. La chute du fort de Vaux ne changera rien à la situation. Les Allemands doivent avoir la sensation que leurs pertes sont en dehors de toute proportion avec leur gain. L'idée de l’ennemi que les réserves françaises sont épuisées est très loin de la vérité. D’un autre côté, les réserves françaises et belges sont in tactes. L<*s Allemands font un effort prolongé et courageux en vue de saisir ou de maintenir l’initiative de la manœuvre, et d’imposer au monde l'illusion de leur invincibilité, lis n’ont pas réussi, môme localement, à réaliser leur but, tandis que sur le front entier, ils ont diminué leurs forces. Ils doivent considérer l’avenir avec quelque appréhension....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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