Extrait du journal

Les Ports Francs La Chambre est saisie — on le sait — des vœux do certaines villes maritimes, Mar seille entre autres, demandant leur érection en ports fi*ancs, c’est-à-dire en enceintes qui seraient considérées comme de vastes entrepôts internationaux, échappant au contrôle de la douane, si gênant pour les transactions. L’étranger nous a donné l’exemple de sembla bles organisations,qui permettent de transborder, de manipuler la marchandise d’exportation ou d’im portation, sans être obligé de se soumettre à une foule de formalités plus vexatoires les unes que les autres. Hambourg peut être considéré comme le modèle du genre : Le « lieu franc » est situé dans le cycle des ports. Pour l’en distinguer, on l’a borné au moyen de palissades. Dans le vaste terrain qui l’entoure se sont élevés des hangars, des magasins, des établissements industriels. Il est interdit d’y demeurer. Le jour, on a le droit d’y venir traiter des affaires; mais la nuit, on n’y peut demeurer. Seuls y séjournent les préposés à la surveillance des quais, magasins et usines. Mais dans celte en ceinte du port libre tous les navires sont admis à se mouvoir et à manutentionner leurs marchan dises comme il leur plaît, sans aucune espèce de contrôle ni d’entrave. Quand les produits doivent sortir du port libre, ils sont tenus d’abord d’acquit ter les taxes de douane. La même organisation se trouve à Brême. L’Italie a ses ports francs comme l’Allemagne. Le porto franco de Gênes est l’un des plus anciens de la Méditerranée. La chambre de commerce a érigé dans son enceinte des entrepôts où les négo ciants font entrer et manipulent leurs marchan dises. La douane tient registre des entrées et des sorties, mais elle n’est pas autorisée à s’introduire dans ce lieu réservé. A son tour, le Danemark a expérimenté le ré gime des ports francs. Celui de Copenhague, de création plus récente, n’embrasse pas moins de 61 hectares, dont 36 sur terre. Il dispose de 4.000 mètres de quais. La douane se borne à en garder les issues. C’est une organisation de ce genre que réclame Marseille, à qui revient l’honneur do l’initiative do ce mouvement éminem ment progressiste, qu’ont suivi ensuite le Havre, Dunkerque, Bordeaux, puis en der nier lieu les chambres do commerce de l’Algérie et de la Tunisie. L’ambition do tous ces centres commer ciaux n’a rien d’excessif, puisqu’elle no tend, ni plus ni moins, qu’à mettre notre commerce maritime sur le même pied que celui des grands centres commerçants de l’étranger.— J. P....