Extrait du journal

petite fille, prononça très vite Thérèse, sub juguée par un regard de son mari. Tu sais bien, Isabelle, que j’étais sur le point d’avoir un enfant lorsque tu es tombée ma lade. Il est né, le cher petit. I C'est une jolie demoiselle qui s’appelle Pau lette. — Ah t fit simplement Isabelle. Et, s'asseyant auprès de la cheminée, elle so plongea dans sa rêverie habituelle. Guillaume, Charmolue et Thérèse s’entreregardaient, surpris de l'indifférence appa rente de la Jeune femme. Comment, elle prenait la chose de cette ma nière ? Après un long silence, Isabelle se leva. Elle fit quelques pas dans la chambre, puis, se plantant devant sa cousine, elle lut dit brusquement : ... — Où est-elle, ta fille f Montre-la moi. je serais contente, bien contente de la voir... D’un signe Thérèse pria son mari d’appeler la nourrice... . . . Al berline parut bientôt portant dans ses bras, tout enveloppée do dentelles, la petite Paulette. Le visage d'Isabelle fut alors curieux à voir, et nos trois personnages le contemplaient non sans angoisse, car, en apercevant l’entant, ses traits s'irradièrent, dans ses yeux brilla une flamme étrange... Elle ouvrit la bouche, commesi elle voulait parler... tendit les bras. Àlbertlne y plaça l’enfant. Longuement, la folle contempla ce mignon visage. Paulette souriait aux mages et agitait ses petits bras potelés. Alors, d’un geste passionné, Isabelle serra contre son sein la fillette. Elle l'embrassa presque avec furie, sans prononcer un mot... Une larme tomba sur l'enfant.....