Extrait du journal

Du front de l’Aisne, 15 janvier La rude bataille qui se poursuit sur un front large de 15 kilométrés contre la charnière des positions allemandes du Solssonnais est finie, mais n'est pas cluse Si, devant des conditions climatériques défavorables, les Français n'ont pas voulu s'engager a fond, ils ne sont nulle ment épuises et n'attendent qu'une décrue de l’Aisne pour reprendre l'attaque La vallee de l’Aisne, de Soissons à Celles, décrit un arc de cercle Sur la rive droite, un plateau en éventail domine le fleuve Ce pla teau est creusé de trois profonds entonnoirs , l’un à Cutfles-La-Cuve, comme on le désigne dans lu région . l’autre ù Crouy. débouche d'une vallée où passe la ligne de chemin de fer . le troisième u Ouvres, de Cuflles à Crouy Le plateau entre les deux cuves atteint les cotes 136 à l’Ouest, et 132 à l’Est Une route a lacets l’escalade de front,c’est lu route nationale de Béthune De Crouy à l’Est, et luisant face a la cote 132, monte la route de Maubeuge qui traverse Le plateau du Perrière Enfin, dans la troisième découpure du plateau A Ouvres, serpente la route de Vregny qui rejoint celle de Maubeuge sur le plateau de Perrière La f;auche des troupes françaises a abordé résoument la route de Béthune Au cours des jour nées précédentes, elle en avait conquis un à un les lacets et i voit atteint une ferme au som met du plateau A sa droite, se détachait le sentier qui mène a l'éperon 132. tenu solide ment par l'ennemi Mardi, une division allemande se ma sur ces troupes qui eurent A soutenir, toute la journée de sérieux assauts, tous repoussés. A la fin du jour, les Français tenaient toujours les abords du sentier de l'éperon Le même jour, celles de leurs forces qui tenaient Crouy s’élançaient sur les premiers postes de l’épe ron abrupte sur la vallée . elles traversaient la voie de chemin de fer et grimpaient à l'abri des bois, exactement à l’Ouest de la cote 132 Mats cette région était fortement organisée par l'ennemi Une contre-attaque vigoureuse fai sait reculer les Français sur le village d’où, tenus de très près nar leurs adversaires, ils ne purent déboucher le lendemain Mais ce jour-là. mercredi, une action paral lèle s’exerçait plus à l’Est Les Français, maî tres du chapelet de villages qui s'égrène le long de la route de Crouy à Missy-sur-Aisne, essayaient d’escalader, par le Moncel, le re bord Est du plateau de la Perrière. Violem ment canon nés du haut du plateau, ils de vaient s’abriter dans le village. I.e même fait se produisait à Chivrcs où les Français se re pliaient devant le feu intense dirigé contre eux de Vregny. Hier, également, le combat reprenait contre l’éperon cent trente-deux par une attaque des Allemands sur le chemin à l’Est de la route de Béthune. Cette attaque échoua complètement. Les Français tuèrent là...