Extrait du journal
LA PREMIÈRE BH OOSSE1L C’était mardi la première Du conseil municipal ; Je longeai la Cannebière Pour me payer ce régal. Dans la salle je pénètre Aux rayons d’un clair soleil, Et bientôt je vois paraître Tous ces messieurs du conseil. Par la large porte ouverte Ils arrivent : un, deux, trois..• Je n’ai jamais tint vu, certe. De grands hommes à la fois I Les uns entrent d’un pas leste. Tandis que d’autres, plus lents, Ont cet air grave et modeste Oui ne sied qu’aux vrais talents. Comme à peine on se rappelle Ceux qui furent « débarqués », Dans la foule on s’interpelle Sur ceux qu’on a remarqués. — Tiens 1 un tel en est encore. Et moi qui le croyais mortl... Mais tel autre, on le déplore, Eut jeté par-dessus bord. Un nouveau — c’est manifeste — Et qui débute aujourd’hui N’est pas — ça se voit du reste—Comme s’il était chez lui. Il est gauche, mal à l’aise, Ne sait plus où se caser, Et bousculant une chaise Risque de vous écraser. L’ancien, lui, plein d’assurance, Prend son siège d’autrefois, Le fauteuil de préférence Où l’on entend mieux sa voix. Les nouveaux, bonté divine, Ont, sur ces sièges moelleux, La crainte — a çse devine — Qu’on les prenne pour des bleus ; D’ailleurs contents comme quatre... Dam ! en seriez-vous fâché? Ils iront au Grand-Théâtre Sans passer par le guichet! Le soir, si ça peut leur plaire, Et s’ils veulent s’égayer, Même au concert populaire Us s’assoiront sans payer! Oh ! le changement féerique: Assister à maint banquet, Et, sur le tram électrique, Ne plus prendre de ticket 1 Et quel plaisir, j’imagine, D’ètre assuré des plus doux Sourires de sa voisine. Et même de son époux i Voir — ô l’aimable chimère! — Tant de gens vous supplier. Même votre belle-mère, Parce qu’on est conseiller I Je faisais d’un ton honnête Mes rétlexions tout bas, Quand s'agita la sonnette : Le maire ouvrait les débat*. Je sortis d’un pas alerte Craignant que chez nos élus La séance étant ouverte La porte ne le fût plus t XAVIER MAUNIER....
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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