Extrait du journal

11 est fâcheux quelquefois de porter un beau nom. L'autre soir, trois jeunes gens sortaient d’un restaurant, et il est fort pro bable qu’ils y avaient bien dîné ; il y pa raissait à la façon dont ils occupaient le boulevard. Un ami plus âgé les rencontre, leur adresse sur leur tenue en public quel ques observations, qui, d’ailleurs, étaient assez justes, ils étaient lancés ; ils prennent assez mal cette intervention ; le public s’as semble et prend part à la querelle; quel ques horions s’échangent, mêlés de gros mots : sur quoi les agents mettent la main au collet des trois écervelés et les condui sent chez le commissaire de police. Ut, on leur demande de déclarer leurs noms. Le premier donne celui du plus grand, poète de ce siècle, dont il est le petit-fils ; l’autre est le fils du plus charmant de nos romanciers, du seul qui balance la gloire d’Emile Zola; le troisième,enfin, a pour père le plus illustre chimiste de ce temps.un an cien ministre de l’instruction publique. Il va sans dire que le commissaire de po lice, après une courte semonce, les renvoie et ne fait dresser contre eux, que pour la forme, un procès-verbal qui n'aura pas de suites. 11 n’y a pas, dans toute cette affaire, de quoi fouetter un chat. Ce qui m’étonne, c’est l’importance qu’on semble y avoir at tachée dans le public. On eut dit vraiment...