Extrait du journal
Les élections municipales doivent se faire en dehors de toute préoccupation politique, tel est le thème adopté par les organes conserva teurs. Cependant, il faut bien le reconnaître, il est peu probable qu’il en sera ainsi ; et si, malgré tous les bons conseils qu’on leur donne, les électeurs fout de la politique le 22 novembre, la faute n’en sera pas exclusivement a eux. La façon dont la question municipale a été abordée par l’Assemblée, les débats auxquels elle a donné lieu et les diverses lois qui en ont été la conclusion, sont incontestablement pour quelque chose dans le caractère politique qu’affecteront les prochaines élections. Rappelons à ce propos par quelles phases a passé la question municipale au sein du Parle ment. Nous avons eu d’abord la loi provisoire du 14 avril 1871, en vertu de laquelle il fut procédé aux élections du 30 avril de la même année. A ce moment la majorité de l’Assemblée, dominée par des idées de décentralisation sur lesquelleselleest revenue depuis, disputa vive ment a M. Thiers le droit de nomination des maires dans les communes au-dessus de vingt mille âmes. Les conseils municipaux élus les 30 avril 1871, ne devaient siéger que jusqu'à la promul gation de la loi organique relative aux muni cipalités; dans tous les cas leurs pouvoirs étaient limités à trois ans. La loi municipale organique n’ayant pas été faite, nous avons eu successivement : Le 20 janvier 1874, la loi proposée par M. de Broglie, et dont le vote eut lieu à une si faible majorité qu’on crut un moment à la re traite du ministère, qui avait fait du vote de cotte loi une question de cabinet. Le 25 mars suivant, la loi prorogeant les pouvoirs municipaux jusqu’au 1er janvier 1875, c’est-à-dire une loi provisoire greffée sur une loi provisoire. Enfin le 7 juillet dernier, la loi relative à l’électorat municipal, que l’on a été obligé de détacher de la loi générale sur les municipa lités. La conséquence inévitable de ces ajourne ments a été de mêler a la question municipale beaucoup d’autres questions qui lui sont com plètement étrangères. En outre,le droit de no mination des maires appartenant au gouver nement, ainsi que le droit de dissoudre les conseils municipaux , il est certain que dans beaucoup do communes les élections se feront pour ou contre les maires révoqués ou main tenus, pour ou contre les municipalités dissou tes ou les commissions qui leur ont succédé. Enfin, il faut encore constater que des élec tions qui mettent en mouvement des millions d’électeurs et des centaines de mille de candi dats, ne peuvent se faire sans que la politique y joue un certain rôle. Il n’est pas jusqu a la date choisie pour la convocation des électeurs, ne précédant que de huit jours la date de la rentrée de la Chambre,qui donnera au scrutin du 22 novembre un caractère presque poli tique. Cependant il n'e faut pas perdre de vue que les partis eux-mêmes ont tout intérêt à être représentés j)ar des hommes modérés et ca pables. afin xgue. dans ^certains cas, la mau...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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