Extrait du journal

14S Tout se Paye Sa cravate, qui devait être blanche à son origine, avait perdu sa fraîcheur depuis long temps. Elle était tordue comme un câble et le reste de sa tenue n’était pas déparé par cette né gligence. Il portait sous son bras une forte serviette, bourrée de papiers, qui semblait l’incommo der fortement, mais qui ne quittait pas, sans doute à cause des pièces d’une haute gravité qu'elle contenait. Il s'appelait Anthime Ferreux, et il était commis greffier au tribunal d'Auxerre. C’était sa fonction et son gagne-pain, mais non sa vocation. Ferreux, célibataire, sans passions et sans besoins, n’avait eu qu’une ambition, celle de devenir un artiste à la manière de Callot ou de Téniers, et son unique récréation consis tait à croquer tout ce qu’il voyait, arbres, maisons et physionomies. A force d’étude et de pratique, il était par venu à acquérir un certain talent et ce que les rapins appellent! de « la patte ». Le cocher de cette berline jaune arrêta son équipage sur ta place de l’Eglise, à deux pas du Coq-d'Or. Au même Instant, M. Lacour, le juge de paix, arriva et salua les trois personnages qu’il devait accompagner à la Prévôté. Il avait des ordres. Comme le carrosse demeurait Immobile, Fer reux demanda : — Monsieur le procureur, qu’attendons-nous encore T — un homme considérable. ,a — Comment 1...