Extrait du journal

constamment de nouveaux sacrifices d’hom mes et d’argent. Or, si cette situation se pro longeait,elle finirait par absorber et au-delà l’indemnité pécuniaire réclamée, en admet tant que celle-ci fût payée un jour. Le plus prudent serait donc aussitôt le der nier délai pour l’exécution de l’ultimatum expiré, de nous emparer de certains points du littoral que nous détiendrions comme gages jusqu’à complète exécution du traité de Tien-Tsin. Cette occupation, qui devrait porter sur les grands centres industriels et commerciaux de la Chine, que nous avons déjà désignés dans un précédent article, ne saurait être ni bien difficile avec les forces navales dont nous disposons, ni bien coû teuse avec les profits que nous pourrions re tirer immédiatement des douanes chinoises. Mais il faut, pour ne pas éterniser une expé dition qui ne nous coûte déjà que trop cher, beaucoup de vigueur et de résolution, deux choses qui nous ont fait un peu défaut depuis que nous avons entrepris l’expédition du Tonkin. Une autre question, celle-ci moins grave, est à la veille d’être résolue : la commission sénatoriale nommée pour examiner le pro jet de révision,a enfin terminé ses travaux ; le rapporteur a été nommé; celui-ci déposera son rapport aujourd’hui et très probable ment la discussion viendra jeudi devant la Chambre haute. Que sortira-t-il de ce débat ? Le Sénat ra tifiera-t-il les décisions de sa commission, un accord définitif interviendra-t-il entre les deux Chambres, que fera le Congrès une fois réuni et se réunira-t-il ? Autant de ques tions auxquelles il est difficile de répondre et dont la solution passionne d’ailleurs bien médiocrement l’opinion publique. Il se peut que dans les régions ministérielles et parle mentaires on attache la plus haute impor tance à toutes ces questions, mais celles-ci ont en ce moment bien peu d’action sur le pays qui n’a les yeux fixés que sur une seule chose : l’épidémie. Bien certainement chacun trouverait au jourd’hui que la constitution de 1875 est la meilleure des constitutions, si on y trouvait inscrite une formule pouvant nous débar rasser du terrible fléau. Aussi verrait-on sans inconvénient ajourner la réunion du Congrès ; mais si le Parlement croit devoir une fois pour toutes en débarrasser le ter rain politique, le pays ne se préoccupera que médiocrement de la façon dont on aura révisé; il n’a d’ailleurs jamais montré grand enthousiasme pour cette révision qui n’a ja mais été qu’un cheval de bataille électoral. Enfin une question peut-être beaucoup plus Importante que celle de la révision, au point de vue social bien entendu, vient d’être tranchée, c’est celle du divorce; le projet de loi d’abord voté par la Chambre, puis amendé par le Sénat, vient d’être adopté dé finitivement par la Chambre. C’est là une réforme considérable sur laquelle nous n’a vons pas à insister aujourd’hui ; nous ne re tiendrons, de ce long débat qui vient de se dérouler devant les Chambres, que cette conclusion : c’estque si chaque député appor tait à la défense d’une idée, d’une réforme, d’un projet, la même opiniâtreté, la même énergie, le même zèle infatigable queM. Naquet a apportés à la défense du divorce, les sessions du Parlement seraient beaucoup plus fécondes : nous n’assisterions pas toute l’année à un défilé de projets de lois qui sont tous excellents, mais qui n’ont que le tort d’être enterrés avec plus ou moins de dis cours aussitôt qu’il est question de les faire sortir du domaine de la discussion pour les faire entrer dans notre législation. — adv....