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Le Petit Marseillais, 22 septembre 1895

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Le Petit Marseillais
22 septembre 1895


Extrait du journal

On s'agite beaucoup, actuellement, sur le point de savoir s'il n’aurait pas mieux valu évacuer les malades du corps expéditionnaire de Madagascar à La Réunion, plutôt que de leur Imposer les fatigues mortelles d'un long voyage à travers la mer Rouge.sur des navires mal disposés pour les recevoir, dans lesquels ils sont entassés et privés d'air. La traversée de la ConewYfia.au cours de laquelle une cin quantaine de décès sc sont produits, parait être un argument sufllsant en faveur de la première formule, mais elle est la constatation irréfutable des conditions condamnables dans lesquelles s’opèrent les rapatriements. C’est de ce côté que doit être dirigé l'effort de l’administration militaire, car 11 est main tenant trop tard pour songer à évacuer les troupes malades à La Réunion, où il n'y a pas de services hospitaliers organisés Nous avons eu, hier, l'occasion de nous entretenir de ces choses avec M. Scliaumont, le dévoué médecin en chef directeur de l'hôpi tal militaire de Marseille. Il a bien voulu nous donner quelques renseignements a cet égard : « — En l'état, nous a dit M. Schaumont. il faut accepter le fait accompli et recevoir du mieux possible les malades qui ne sauraient trouver à La Réunion les soins qui leur sont nécessaires. A la rigueur, on pourrait bien trouver à les loger là-bas. mais c'est tout. Il n'y a pas, en effet, de personnel médical à La Réunion en nombre suilisant pour assurer les services et H faudrait deux ou trois mois pour en assurer le recrutement et l'envoi sur place. On aurait dû songer à cela avant les débuts de la campagne. Maintenant, on se butte a des difficultés matérielles. La marine, en ce qui la concerne, « ne peut » point fournir les contin gents nécessaires et vous admettrez qu'il y aurait quelque danger à dégarnir les hôpi taux de France. La guerre a fourni au corps expéditionnaire plus de cinquante médecins militaires, dont plusieurs ont payé leur tribut au climat et aux fatigues d’une campagne qui les surmène plus que tous autre*, et ce n’est point dans leur effectif réduit qu’il faudrait chercher les éléments pour l’organisation hospitalière de La Réunion. Et puis, d'ailleurs, les médecins ne sont pas tout dans un hôpital et il faut encore y trouver un personnel expé rimenté d'infirmiers et d’auxiliaires les plus divers. * M. Schaumont. interrogé par nous.a reconnu volontiers l’évidence de ce fait que les navires affrétés ne sont point toujours. par leurs aménagements, dans des conditions de con fortable et d'aération suffisantes pour des hommes anémiés et malades, mais il a ajouté : c — Si l’on y remédiait, si l’entassement à bord des navires était moins considérable, je...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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