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Le Petit Marseillais, 24 janvier 1911

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Le Petit Marseillais
24 janvier 1911


Extrait du journal

On -nous écrit de Paris, le 23 janvier : Le débat engagé à la Chambre sur la Confédération générale du travail, a, en même temps, déçu et satisfait tout le monde — les parlementaires du moins. Il est, comme cela, un certain nombre de questions dont on parle toujours sans y penser jamais. Cette appréciation, bien entendu, ne met pas en doute la bonne foi des honorables interpellateurs, MM. Lairolie, Lefebvre du Prey et Georges Berry. Chacun d’entre eux, surtout les deux premiers, ont apporté à la tribune des arguments d’ordre politique et juridique convaincants. Le président du conseil les écouta avec une complaisance non dissimulée et se donna bien garde de tenter une réfutation dans sa réponse. Avec sa merveilleuse souplesse, M. Briand comprit que, entre la question de droit et la question do fait, il y avait la place d’un beau discours, et il le prononça aussitôt. La constitution de la C. G. T. est-elle légale ? Si sa constitution est légale, son objet, qui est l’organisation de la grève gé nérale révolutionnaire, et ses procédés : citasse aux renards, sabotage, etc., sont-ils légaux ? M. Briand évita avec soin de se pronon cer sur ces problèmes de droit. 11 montra seulement les difficultés que soulèverait la dissolution de la C. G. T. et flétrit comme il convenait l’abominable propagande des anarchistes, qui se sont emparés do la di rection de cette association. Puis, lui, qui est pourtant peu porté à l’idéalogie, il lança un couplet lyrique sur les possibilités d’adaptation de la classe ouvrière à une politique raisonnable. Il parla do la masse des syndicats confédérés supportant avec impatience la tyrannie d’une vingtaine d’anarchistes parlant abu sivement en leur nom, et il conclut à une meilleure représentation des forces confé dérées au sein du comité directeur. Actuellement, en effet, les fédérations adhérentes à la C. G. T. ont un nombre égal de voix, quel que soit l’effectif de leurs membres. Les grands syndicats étant généralement les moins révolutionnaires, si cet élément avait, dans les congrès « cégétistes », un nombre de voix proportionnel à son impor tance numérique, la face, non pas du monde, mais de la C. G. T., serait chan gée. , . C’est fort bien cola, et M. Briand a évi demment traité son sujet en homme qui s’y connaît. Mais que résulte-t-il de cet échange de discours ? Rien, sinon que, sui vant le conseil de la chanson, nous devons avoir confiance en l’avenir. C’est peu, et le moindre grain de mil ferait mieux notre affaire....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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