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Le Petit Marseillais, 24 septembre 1911

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Le Petit Marseillais
24 septembre 1911


Extrait du journal

5 mai 1883, que les nationaux des puissances amies, dont les tribunaux consulaires seraient supprimés, deviendraient justiciables des tri bunaux français, dans les mêmes cas et les mêmes conditions que les Français eux-memes. Les puissances étaient ainsi garanties contre la crainte de voir tomber leurs natio naux sous la juridiction beylicale, au cas de retrait pur et simple de leurs juridictions. L’effet de cette mesure ne tarda pas à se faire sentir et, le 5 août 1884, la dernière juri diction étrangère était retirée de la Tunisie et les attributions de toutes étaient intégralement transportées à la juridiction française. Nous n’en demandons pour le Maroc ni moins, ni davantage. Il serait inconcevable que l’Allemagne fît des difficultés à recon naître pour le Maroc ce qu’elle a reconnu pour la Tunisie. Nous sommes extrêmement raisonnables dans nos demandes : il ne s’agit pas de lui faire nous céder ce que les autres puissances ne nous céderaient pas ; il faut seulement qu’elle s’engage à accepter pour ses nationaux au Maroc un régime de droit com mun qui sera appliqué aux Français comme aux étrangers. Nous exigeons simplement qu’elle renonce, le jour où les autres puissan ces y renonceront, à réclamer les privilèges que les Capitulations, l’acte d’Algésiras, la convention de Madrid, peuvent lui réserver et nous voulons qu’elle joigne son action à la nôtre pour obtenir le renoncement commun après lequel nous pourrons substituer aux jus tices consulaires une justice française qui sera considérée comme la somme des anciennes justices disparues. Avec le maintien du privilège des juridic tions et du régime des protégés, notre protec torat au Maroc ne serait qu’un mot vide de sens : nous sommes en train de payer très cher ce protectorat à l'Allemagne, mais du moins prenons-le tout entier. On a déjà du mal à faire comprendre au public français la nécessité d’acheter à l’Allemagne ce qui, après tout, n’est pas à l’Allemagne. Si celleci avait la prétention de retenir d’une main ce qu’elle offre de l’autre, il y aurait en France un sursaut d’indignation et de colère ; le gouvernement français ne peut céder ni sur la juridiction, ni sur les protégés, car il a tout le pays derrière lui en affirmant que s’il consent à ce singulier achat du Maroc, il en tend du moins qu’on lui laisse un Maroc in tégral. — A. G....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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