Extrait du journal

Nous avons reçu hier, à 3 heures de l’a près-midi, un télégramme d’une affligeante gravité, que nos lecteurs trouveront plus loin dans les dépêches. Il se résume dans ces extraits douloureux : Le général de Négrier, grièvement hlessé, a été contraint d’évacuer Lang-Son ; le colonel Kerbinger a dû rétrograder, devant des for ces supérieures sur Dong-Song et Than-Hoï ; et le général en chef Briôre réclame avec instance de nouveaux renforts. On ne peut se dissimuler que ces nouvelles sont des plus douloureuses, car malgré leur simplicité laconique elles ouvrent la porte à bien des suppositions. Pour que le général de Négrier se soit exposé au point d’être blessé d’une façon grave, pour qu’il se soit vu con traint d’abandonner une position récem ment conquise, et qu’il avait intérêt à garder, Il faut que les troupes en lutte sur ce point se soient trouvées aux prises avec des enne mis considérablement supérieurs, au point de vue du nombre. Au reste, la demande de renforts faite par tg général Prière. se produisant quatre ou cinq jours après l’avis publié que le général de Négrier disposait d’une petite armée de dix mille hommes, prouve que nos héroïques soldats, à l’heure actuelle, n’en sont plus seulement à combattre pour l’honneur du drapeau, mais pour ne pas voir péricliter une situation, déjà bien péniblement acquise. C’est la première fois que, depuis la cam pagne, le télégraphe fait entendre un appel qui semble être un cri d’alarme....