Extrait du journal
VI" Fête Nationale des Vins de France, fastueusement célébrée aujourd’hui en la belle Avignon, consacre de généreux, de louables efforts auxquels il apparaît équitable de rendre hommage. Car, si nos ^ produits vinicolcs régionaux, Châtcauneuf-du-Pape, Lirac, Tavcl, Saint-Pcray, Tain-l’Hcrmitage jouissent, maintenant, des honneurs réservés aux grands crus, s’ils sont estimes, préférés, recherchés à l’intérieur comme à l’extérieur, l’incontestable mérite de ccs bienfaits revient au Syndicat Général des Vignerons qu’anime, débordant d’une saine activité, le baron Leroy : c’cst, en effet, grâce à ce très important organisme que toute récolte comprise dans la zone régulièrement déterminée, qu’il s’agisse de rouge, de rosé ou de blanc, se trouve désormais sous lo signe protecteur des appellations contrôlées. Pour toucher à pareil résultat, quinze années de tentatives, de négociations, de démarches furent nécessaires; cependant cela ne signifie point que ce qu’on désigne couramment sous le nom do Côtcs-du-Rhônc soit de récente création artificielle : les Côtcs-du-Rhônc, au contraire, revendiquent avec droit légitime une puis ancienne origine; ils eurent jadis, certaine longue période prospère puisqu’elle s’ctvnd de 1720 à 1870. Et nous allons vous étonner beaucoup en ajoutant qu’au cours de l’élégant xvin* siècle, existait « ce que nous considérons comme un progrès : acquit, obligation d'étiquetage, etc. » Mais par suite de circonstances diverses, à l’abondance succéda le déclin, le vieil état de choses plus que centenaire s’effrita gra duellement pour péricliter de telle manière qu’au bout de trois générations il tomba en désuétude complète ; force allait donc être aux rénovateurs de tout reprendre par la base, de tout refaire en adaptant la constitution, la formation de cette renaissance viticole à d’innombrables conditions nouvelles. D’abord, avant de ne rien entreprendre sur le domaine adminis tratif, il fallut, si l’on peut dire, équiper les vignobles en définissant quelles qualités étaient géologiquement requises au terroir de plan tation, puis procéder à un rigoureux cépage, à une inflexible sélection, conservant au sol les uniques « plans nobles », enfin unifier les méthodes de vinification. Parviendra-t-on jamais à établir exactement la somme prodigieuse de persuasion employée pour vaincre la routine, où l'on sombre bien vite lorsque l’habituel travail n’est pas conduit avec esprit de suite et persévérance ? Et qui sait ? Nos concitoyens auraient-ils échoué, leur évidente bonne volonté serait-elle, sans doute, demeurée platonique, vainc, s’ils s’en étaient tenus à l’initiative indivi duelle, s'ils ne s'étaient concertés, groupés et surtout s’ils ne s’étaient ralliés autour d'un homme particulièrement digne de la plus entière confiance : le baron Leroy. Ah ! certes, tout ne marcha à souhait selon le gré de chacun : les discussions, les interminables controverses avec des fonctionnaires entichés de textes contradictoires devaient revêtir parfois quelques rudes, quelques sévères aspects; toqtcfois le dévoué président cuirassé d’indéfectible optimisme mena courageusement la lutte, secondé par d’éminentes personnalités, notamment par M. le Sénateur Capus, autrefois Ministre de l’Agriculture ; bref, M. Leroy se remua tant et si bien qu’à l’heure actuelle, le Comité des Appellations d’Origine offre ce véritable phénomène d’évolution économique bien ordonnée : une profession statutairement réglementée collabore avec le Parlement et donne son avis au pouvoir exécutif — heureux aboutissement d’une cohésion bien comprise, conjuguée avec une opiniâtreté intelligente. Aujourd’hui se dégage du Syndicat Général des Vignerons (Côtes-àu-Rhône) un sentiment de force nettement caractérisée, force dont le rôle bienfaisant s’affirme effectif ; dans son rapport au dernier Congrès de Saint-Victor-Lacoste, le baron Leroy définissait comme suit le chapitre propagande : « La grosse manifestation 1937 fut pour nous,, en dehors du Pavillon des Vins dont nous sommes les premiers à applaudir. le succès, le stand des appellations contrôlées au Centre Rural de l’Expo sition, avec son auberge montée entièrement par le Comité National. Plus de 75.000 bouteilles y ont été dégustées ; dans dans vingt-cinq banquets, on servit nos vins sans qu’il y eût le moindre reproche ; nous avons démontré de la sorte ce que je demandais aux viticulteurs en leur annonçant cette tenta tive : vous avez donc prouvé que vous êtes capables de soutenir la comparaison par vos vins impeccables. » Dernièrement nous soulignions que les vins de France possèdent leurs lettres de noblesse et rappelions à ce sujet une anecdote piquante : le maréchal comte de Casteilane, Gouverneur militaire de Lyon sous le Second Empire, passant à l’occasion de manœuvres devant Clos-Vougcot fit ranger un corps de troupe et pré senter les armes au cl.s célèbre. Nous ajoutions K...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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