Extrait du journal

L'histoire de la grande cité n'est-elle pas un long exemple de vaillance et d'héroïsme que symbolise la bravoure du plus illustre de ses enfant* Jean-Bart ? Pour le- prouver. M. Poincaré puise dans les annales de Dunkerque les faits innombrables qui font la gloire de la ville, notamment dans sa résistance contre les entreprises anglaises. Et i\l. Poincaré ajou.te: Aujourd'hui, messieurs, qu'entre deux peupies faits pour se comprendre, s'estimer et s'aimer sont à jamais tombées, je n'en doute p,is, les préventions d'autrefois, nous pouvons parler sans haine et sans colère, de ces ma.entendus ancieus et peut-être même sommesnous, les Anglais et nous, en mesure d'en tirer d'utiles enseignements pour notre politique commune. Au dix-huitième siècle, nos voisins d'outre-mer sont, à tort ou à raison, convaincus que Dunkerque est, comme Calais, un ristolet braqué sur le coeur de l'Angleterre- et ils sont résolus ne jamais permettre que soit rechargée cette arme française. Ils redoutent aussi et peut-être surtout la concurrence commerciale de notre port. Que font-ils pour parer à ces dangers chimériques ou réels ? Du traité d'Utrecht au traité d'Aix-la-Chapelle, puis du traité de Paris au traité de Versailles, ils installent et conservent ici des commissaires qui vous interdisent de rehausser les jetées, de réparer les quais, rle rétablir une batterie, de rouvrir un canal, de déplacer une éeluse, et c'est par la. que sont étouffés jusqu'en tous vos efforts de relèvement. 'Ainsi, lorsque l'Angleterre voyait, ou croyait voir à proximité de ses frontières un pévH. mtlitaire et maritime. elle n'hésituit pas il. «rendre, dans la plénitude de sa liberté. les mesures qu'elle jugeait pour longtemps nécessaires Ji -la -,sauvegarde de sa sécurité natipnale. Après une guerre que nous avons -Soutenue cite à côte pour la défense de nos droits respectifs et qui a créé entre nous une indissoluble communauté, d'intérêts, l'Angleterre peut-elle s'étonner que nous entendions notre tour protéger nos frontières contre de nouvelles violations et empêcher une nation, dont l'impérialisme parait incurable, de recommence hypocritement, dans l'ombre, des préparatifs d'invasion ? La paix ne nous a donné, à cet égard, que des garanties incomplètes, précaires et'provisoires elle nous en avait promis d'autres, qui nous ont été ensuite refusées comment n'admettrait-on pas que nous eussions le droit de chercher, d'accord avec nos alliés, nous prémunir contre des risques autrement vraisemblables et autrement graves que ceux !dont l'Angleterre se croyait jadis menacée ? La France ne peut accepter une réduction des réparations...