Extrait du journal

C'était, hier, à l'Académie, la grande journée des examens de danse. Je veux parler de l'Académie nationale de musique et de chorégraphie. La salle de l'Opéra était toute éclairée et toute chauffée. Les fauteuils de balcon, comme les deuxièmes et troisièmes loges, garnis d'invités. Les fauteuils d'orchestre, seuls, avaient gardé les toiles grises qui les couvrent pendant le jour. Et, au centre de ces fauteuils, loin des indiscrets et des solliciteurs, un espace était ménagé pour le jury : M. Rouché, des juges hommes, des juges femmes, une table, des papiers. Dans les coulisses, tutus blancs et châles multicolores sur les épaules. Les 180 mètres carrés de la scène, devant une toile de fond qui représente la mer, vont être livrés aux danseuses. Auparavant, un monsieur en veston noir, méticuleux, arrose le plancher selon les rites, puis le saupoudre de colophane. Car les danseuses vont faire des exercices dangereux....