Extrait du journal

Vrai décor de la période tertiaire Qui n'a pas vu Ploumanac'h dans ;sa. virginité primitive, avant que le pic .des, carriors n'eût évidé son plateau et qu'une floraison de -constructions baroques n'^ût rompu ses lignes graves, ne peut se faine une idée de la farouche beauté, du prestigieux et formidable enchantement qui émanaient de ce promontoire de la mer bretonne pas d'arbres; un sol raclé par les vents du large et où frissonnait un maigre tapis de bruyères décolorées; sur la crête du plateau, cinq ou six chaumes caducs procassionnant autour du svelte clocher en granit rose bâti par le seigneur de Barc'h à pied de côte, bordant un Nord marécageux où la digue d'un vieux moulin seigneurial retentait le flot marin, une vingtaine d'autres' chaumes décrépits, rongés de lichen et de vétusté, e,t dont quelques-uns' ne recevaient de jour que par le vantail- supérieur de leur huis ça et là, une chapelle, une croix monolithe, un oratoire, frustes monuments de la période cénobitiqué, à ce point corrodés par l'embrun qu'on n'en distinguait plus le style. Et partout, par les grèves, dans les îles, en plein champ, tombées du ciel comme des aérolithes ou vomies des profondeurs du roches.de toute forme et de toute dimension, tantôt isolées, tantôt en caravanes, tantôt pyramidant à cent pieds au-dessus du niveau des hautes mers, tantôt ruées les unes sur "les autres et balayées par un veut de panique dans les déhiscences du littoral....