Extrait du journal

L'armée du général Debeney vient de cueillir la récompense de son effort continu et patient. Elle a fait tomber Roye et naturellement toutes les défenses allemandes au nord et au sud de cette ville. C'est une grande victoire, car elle est l'aboutissant logique d'une savante manœuvre où il n'y a pas eu de défaillance et elle ouvre au commandement interallié de nouveaux horizons. 1 Quand le général Debeney reçut comme instructions d'attaquer au sud de Montdidier, c'était Roye qui était dans l'esprit des chefs l'objectif de cette armée. L'ennemi eavait trop l'importance de cette place pour ne pas la défendre à tout prix. On se trouvait alors dans l'alternative ou de tenter un coup de folie pour l'enlever, avec la perspective de pertes énormes, ou de procéder par une pression prudente et persévérante. C'est la seconde méthode qui fut choisie, nous en voyons aujourd'hui l'excellent résultat. L'ennemi, sous l'effet d'une dernière poussée, à dù abandonner la partie. On ne tardera pas à voir que c'est le signal d'autres replis plus importants. La chute de Roye entraînait déjà pour l'ennemi la perte de toutes les positions qu'il occupait depuis le nord de Chaulnes jusqu'à Roye. De fait notre ligne a été portée immédiatement de quatre kilomètres «n avant au delà de la voie ferrée et de la route Chaulnes-Roye....