Extrait du journal

La fantaisie d’un aimable gentleman vient d’attirer, une fois de plus, l’attention sur un point que nous négligeons un peu trop en France. A la veille de la venue à Paris des souverains do son pays, il rédigea une spirituelle supplique qui avait trait à quelques carreaux cassés et à l’aspect — mettons né alité — du quai de débarquement de la gare de Calais. Ce gentil anglais eût voulu que son roi et sa reine ne pussent conserver aucune mauvaise impression de leur voyage et no vissent chez nous « qu'ordre et beauté », pour parler comme le poète. Mme Yvette Guilbert, qui n’est ni moins spirituelle ni moins artiste que cet insulaire, a pris prétexte de cette manifestation pour proposer au plus grave des journaux parisiens d’instituer une « journée des balais » pendant rituelle les Français, ou plutôt les Françaises, de bonne volonté entreprendraient, par exemple une fois la semaine, « le ménage de la ville ou de la France » qui en ont grand besoin. Ainsi, Mme Yvette Guilbert irait volontiers, ce jour-là, « laver les vitres du beau palais du Louvre », ou encore « brosser (es tramways », que sais-je ? Et une fois que les « dames de Paris » auraient « donné l’exemple », il n’est pas douteux pour elle que « la province suivrait » et qu alors « la face de la France serait changée »....