Extrait du journal

Mais la sagesse patriotique et l’humaine pitié ne devaient pas prévaloir contre des mystiques qui prétendaient fonder sur des cadavres la cité fraternelle et allaient jusqu’à prendre le masque du plus farouche patriotisme. Pendant deux ans, notre Radio officielle se déchaîna contre les «rebelles». Maintes fois nous avons dénoncé ici cette hostilité passionnée autant qu’inopportune. C’était plus qu’une maladresse, c’était pis qu’un manque de tact, c’était une faute politique inexcusable. Les « rebelles > ne pouvaient-ils pas devenir les maîtres, les dirigeants reconnus d’un gouvernement régulier ? Pouvait-on espérer que, dans ce cas, l’Espagne saurait faire une distinction entre la France neutre et silencieuse et un clan bavard qui avait conquis de haute lutte nos postes d’émission, et que, par une invraisemblable faiblesse et pour des considérations de politique intérieure, ceux qui avaient charge de nos intérêts avaient laissé compromettre gravement nos intérêts ?...