Extrait du journal

Lundi soir, dans la salle do la Commis sion des Antiquités de l’Académie des sciences, arts el belles-lettres, M. U. Bidault de l’Isle a poursuivi son intéressante et très complété étude sur les dictons dans nos campagnes. La première causerie, on s’en souvient, avait été conaaciée aux six piemiers mois de l'année ; tes six autres uni occupé la seconde. Le mois de juillet a toujours été redouté par les paysans — cor ù lui tout seul, s il se met a brûler la tlrre. Il peut compro mettre les recolles. Aussi, doit-il être arrosé quelque peu pour que tout marene bien. Ne dit-on pas : • En Juillet, telle pluie au matin est bonne au vin. s On dit encore : e Si le foin pourrit, le vin mûrit » Car tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais s’il pleut à la Saint-Benoît, en voici pour trente-sept jours plus trois, t Saint-Vuicent sec et beau fait du vin comme de l’eau », c’est-u-dire en grande profusion. Août est le mois des chaleurs par excel lence. Chose très curieuse, on prétend qu'â cette époque les poules sont sourdes. Il peut aussi tonner : « Tonnerre au mois d’août, bonnes grappes, bon moût .» Si le Jour de l'An a été beau, le mois d’août est toujours chaud. Il no faut pas se marier durant ce mois, car, parait-il, on ne ra masse rien du tout. « Quand il pleut le l«r août, il n'y aura pas de regain du tout » et chose amusante — • les noisettes sont piquées par les poux. » Au mois d’août, l'hiver se noue et si le ciel est nuageux, c’est de la neige pour l’hiver. Septembre est le mois des travailleurs. « Au mots do septembre, le fainéant peut aller se pendre. » Mais l’hiver est déjà en route ; « à la Saint-Michel, la chaleur re monte 'au ciel. » Si le ciel nocturne est tra versé do « moult étoiles filantes » c’est bon signe pour les derniers travaux des champs. « °A la Saint-Firmin, l'hiver est en che min. * Voici octobre et les premières brumes, les leux rallumés. La mauvaise saison vient à grand pas. « Quand il pleut sur le vallon, il y a de la neige sur les monts. • Le cul tivateur doit fumer ses terres car c’est de l’or qu’il sème. Novembre. Dans le Morvan, le Jour des Morts, il est interdit au paysan de re muer la terre s’il ne veut pas mettre à jour les ossements de ses pères. La Toussaint venue, on doit laisser au hangar la char rue. * Telle Toussaint, telle Noël ». Et enfin...