Extrait du journal

Tout débat parlementaire a ses hasards et ses, pentes plus ou moins irrésistibles, ou, si l’on aime mieux, ses surprises ; ce lui d’hier, grâce peut-être à l’intervention de M. Gambetta, a tourné de telle façon que, sans rien abandonner de la politique qu’il avait déclare vouloir invariable ment suivre à l’égard de l’Jtaliê, M. Thiers s’est trouvé, bon gré mal gré, entraîné à se rapprocher, en tant que position parle mentaire, de la droite. C’est du moins l’impression qui avait cours, avant-hier soir, à Versailles. Quand il s’est agi de passer au vote, la lutte s’est établie entre deux résolutions, dont l’une proposée par un membre de la gauche, M. Marcel Barthe, et adoptée par M. Thiers portait : « L’Assemblée, con fiante dans le patriotisme et la prudence de M. le chef du pouvoir exécutif, passe à l’ordre du jour, » tandis que l’autre, pré sentée par M. Target et de Guiraud, tout en exprimant la même confiance envers le chef du gouvernement, demandait le renvoi des pétitions au ministre des affai res étrangères. L’ordre du jour de M. Mar cel Barthe a été repoussé par 375 voix contre 273. La proposition de M. Target a été ensuite adoptée par 431 voix contre 82. Le pouvoir temporel n’en est pas moins irrévocablement condamné. (Le Temps.)...