Extrait du journal

Ou ne peut que regretter le nou veau conflit qui vient de s’élever entre le sénat et le gouvernement, soutenu par la chambre. Il était bien à supposer que le ministère ne se retirerait pas devant un vote du sénat, et sur une ques tion où il avait obtenu, la veille même, une majorité de près de cent voix au Palais-Bourbon. Le sénat avait une belle occasion, mardi, d’exprimer son sentiment; il ne Ta pas fait : il a préféré attendre à vendredi. Malheureusement, ven dredi. Il était trop tard pour aboutir à une solution pratique. Maintenant que le conflit existe, quelle issue peut-il comporter? La dissolution? Il faudrait d’abord que le président de la République s’y décidât. Puis, ne serait-ce pas cou rir une aventure bien périlleuse? Ne risquerait-on pas d’avoir une chambre en tout pareille à celle-ci, sinon pire, les extrêmes ayant tout à gagner aux solutions violentes. D’ailleurs, voyez l’illogisme. Le conflit est déclaré, et les chambres s’en vont en vacances : le sénat jusqu’au 21 avril, et la chambre jusqu’au 19 mai! En sorte que le sénat se trouve dans cette posture, qu’il laisse maître absolu de la si tuation un gouvernement auquel 11 a retire sa confiance. Et ce ne serait rien encore, si malheureusement le résultat le plus clair de ces conflits répétés n’était pas de fournir aux ennemis de la Constitution l’occasion de mener, plus vigoureusement que jamais, leur virulente campagne contre le sénat. En y mettant un peu de bonne volonté, on eût peut-ôtre pu ne pas leur fournir ce prétexte. H. M....