Extrait du journal
que denrée ou pour chaque prestation un tarif normal. Les expériences de taxation et d’établissement, de prix normaux, pen dant ces dernières années, ne sont pour tant pas bien encourageantes. Le marchand devra vendre selon ce j tarif normal sous peine d'être inquiété. S'il a passé un marché désavantageux il devra faire en sorte que l’acheteur n’?n sente pas la répercussion ; ail besoin, il vendra à perte. Il n'avait qu’à mieux acheter et à ne pas stocker. Par contre, s’il a acquis une marchan dise dans des conditions exceptionnelle ment favorables, il ne devra pas l'écouler au tarif normal, mais au-dessous de celui-ci. il lui est interdit, par quelque mode que ce soit, de faire une bonne affaire et. il doit se contenter d'un juste prix qui lui permet seulement, parfois, d’en faire une marnai'j. Le commerce ainsi envisagé comporte, il faut l'avouer, de bien peu attrayantes perspectives et si de pareilles propositions ! étaient adoptées sans amendement sé rieux, il ne resterait plus à nos petits commerçants qu'à demander une place de facteur ou de cantonnier et aux gros un poste d’ingénieur ou de chef de bu reau. Au moins, ils auraient une retraite et ne risqueraient pas l’amende et la prison. Joignez à cela qu’en vertu d’un prin cipe considéré jusqu'ici comme une héré sie en droit, surtout en droit pénal, la loi serait rétroactive. Il serait, permis aux ligues visées au projet, de rechercher tout profit illicite réalisé depuis le 2 août. 1914. Il serait bon de ne pas oublier, cependant, qu’il a existé une loi sur les bénéfices de guerre attribuant à l'Etat, sous forme d’impôt, jusqu’à 80 pour 100 de ces bé néfices, qu’il faut 1 ien appeler licites jusqu’à ce qu’ils aient été débaptisés par une loi rétroactive. L’administration des finances, en poursuivant le recouvrement de cet impôt, amènerait, sans doute, plus d’argent au Trésor que les auteurs de ces projets inquiétants. Inquiétant pour le commerçant qui, sur la pinime de n importe quelle ligue, fut-elle Je circonstance, ira s'asseoir sur les bancs de la police correctionnelle. Puni, s'il e^t coupable, il n’aura pas à attendre un mot d’excuse ni un sou de réparation, s’il est innocent. Inquiétant aussi pour le pays, car ce n’est pas avec un pareil système qui paralyse l’effort et l'esprit, d’entreprise que la France pourrait reprendre l’essor économique qui lui est plus que jamais nécessaire. Jean PÉRINARD, député....
À propos
Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.
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