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Le Progrès de la Côte-d’Or, 21 mars 1902

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Le Progrès de la Côte-d’Or
21 mars 1902


Extrait du journal

£e mandat de six ans Il y aurait beaucoup à dire sur la prolongation, votée par la Chambre, de la durée du mandat législatif. Il y a là une réforme d’une assez grande impor tance ; et, précisément à cause de cela, on peut être surpris de ce que la ques tion ait été posée et résolue tout en semble, alors que des projets beau coup moins graves ont nécessité de longues études et do nombreux tâton nements. Ceci dit, reconnaissons que la thèse qui a triomphé à la séance de mardi est des plus défendables. Il est au moins vraisemblable qu’une Chambre qui aura six années à vivre aura, pour mener à bien des œuvres de longue ha leine, plus do facilité que n’en permet la durée actuelle du mandat législatif. I41 première année d’une législature est employée à des besognes prépara toires et indispensables, vérification des pouvoirs, validation ou invalidation des élections, constitution des commissions parlementaires. La dernière année, au point de vue des travaux sérieux, est plutôt stérile. Les motions de principe, les manifestations de façade, si j’ose dire, et les résolutions platoniques la remplissent fatalement, étant données .es préoccupations très naturelles qui assaillent les représentants du pays à la veille des élections générales. On a pu en juger par la récente discus sion du budget où la surenchère s’est donnée libre cours. Dans les conditions actuelles, il n’y a donc que deux années réservées au vrai travail parlementaire. Et encore, le nombre croissant des interpellations fait perdre bien des séances. Hier, n’a vons nous pas constaté que M. Waldeck-Rousscau, en trois années, avait dû monter plus de cent cinquante fois à la tribune pour défendre son œuvre, et que 3ôO interpellations et questions avaient été adressées au gouverne ment ? Avec le mandat législatif de six an nées, on espère qu’il y aurait plus de temps consacré aux affaires sérieuses, plus d’esprit de suite et de méthode, moins de hâte et en quelque sorte de nervosité dans l’élaboration des lois, partant de plus bonne besogne féconde et utile. Mais la réforme adoptée par la Cham bre soulève, à un autre point de vue, un certain nombre d’objections. Et dV boni, si la Chambre n’a pas porté at teinte à la Constitution, il n’en est pas moins vrai qu’en modifiant la durée du...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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